critique d'une jeune artiste

Publié le par Plume

J'ai eu l'opportunité de me rendre au spectacle de Camille Chamoux "Née sous Giscard" suite au désistement d'une amie. N'ayant pas choisi d'aller voir ce "one woman show" je saute sur l'occasion, poussée par une amie soucieuse de me voir m'impliquer comme il se doit dans la voie de l'écriture, pour rédiger ma première critique publique. Je prends cette soirée de divertissement comme un exercice imposé.

L'artiste est déjà sur scène. elle boit son thé (ou autre breuvage chaud) dans un mug Ikea et l'on sent déjà les premières vannes se profiler, elle va sans doute s'adresser à son audience ou au moins à certaines personnes. Première mise en garde, chers lecteurs, si vous êtes un timide avéré, méfiez-vous ! On n'y coupe pas, elle attrape le dernier arrivé par la main et le fait venir sur scène pour lui demander des explications... petite humiliation (qu'elle reconnaît volontiers) pouvant se transformer en un malaise profond empêchant tout bon phobique social de profiter de la suite de la représentation. Les 195 hommes et femmes du public sont installés et Camille C. poursuit son introduction en errant dans les allées pour serrer la main des représentants des différentes générations. Si vous êtes né après 1981 méfiez vous à nouveau, vous serez dans sa ligne de mire !

La lumière de la salle s'éteint enfin pour n'éclairer que la scène et son habitante. Nous voilà partis pour une petite heure et demie de spectacle comique. Pour évacuer la question du pitch, il s'agit du récit d'une jeune artiste qui cherche sa voie dans une France "molle" caractérisée par le règne de VGE alors en poste à sa naissance, mais aussi de Bruel, Michel Leeb ou encore Valérie Kapriski.

Les trentenaires, dont je fais partie, sourient souvent à l'évocation des souvenirs musicaux ou télévisuels de leur enfance : la bande à Basile, Princesse Sarah, Rémi sans famille, Carlos, BHL, Kouchner tout le monde y passe... Les autres générations ne sont pas oubliées et Camille passe plusieurs minutes à citer les références de chaque génération en mode catalogue. Le rythme est soutenu et l'on peut saluer le débit de parole de la jeune femme, ainsi que son énergie.

Ce que l'on peut regretter c'est justement le choix de vouloir toucher à tout ... la chanson, les blagues, l'imitation (notamment de l'adolescente beaucoup trop caricaturale), la danse. On a un tout petit peu le sentiment d'être dans la peau d'un jury d'audition devant l'artiste qui nous dirait "regardez ! je peux tout faire". Mais non. Elle ne peut pas tout faire. Personne ne peut tout faire. Je ne condamne pas son manque de talent pour l'imitation par exemple, je trouve simplement dommage qu'elle ait choisi de s'éparpiller, de se diluer.

Cette attitude m'a conduite à être rapidement agacée par la comédienne. Ca et sa voix. Certaines voix sont irritantes. La voix de Camille Chamoux est aigüe, presque stridente et un poil nasillarde. J'éxagère à peine. Pour être tout à fait honnête, mon agacement est surtout lié au fait que j'ai visionné le teaser de son film "les Gazelles" pour m'apercevoir que sa voix y est très différente. J'en conclue, hâtivement certes, que cette tonalité est fabriquée pour le spectacle. Là encore : dommage !

Son récit n'en demeure pas moins cohérent et efficace. Sa gestuelle est précise et travaillée. Ses expressions faciales communicatives. L'heure et quart passe sans que l'on ne s'ennuie de trop, malgré quelques longues imitations mal maitrisées.

Comme toute critique ces lignes n'engagent que moi. J'ai laissé traîner mes oreilles à la sortie du spectacle pour entendre des commentaires enjoués: "c'est épatant" pour certains "impayable" pour d'autres... Les avis sont donc partagés.

Vous aviez jusqu'au 17 mai pour forger le votre.

Publié dans Essais

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